http://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_berb%C3%A8re#cite_note-1
Ce calendrier, et notamment la numération des années (l'an 0 correspondant à l'an -950 de l'ère chrétienne), est une révérence culturelle moderne pour les berbères.
Nous avons peu d'informations sur la division du temps chez les Berbères de l'Antiquité. Quelques éléments d'un calendrier pré-islamique et probablement également pré-romain apparaissent dans quelques écrits médiévaux étudiés par N. van den Boogert (2002). Des points communs avec le calendrier traditionnel des Touareg font penser qu'il existait effectivement dans l'Antiquité, avec une certaine diffusion, un compte du temps « berbère », organisé sur des bases autochtones.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_berb%C3%A8re
calendrier touareg
Cette connaissance empirique fut, pour beaucoup de peuples, un savoir transmis oralement dans le but de trouver sa route et de reconnaître les signes annonciateurs des saisons. "Le lever et le coucher de certaines étoiles étalent les signes avant-coureurs des tempêtes ou au contraire des vents favorables et des mers calmes. Les étoiles annonçaient aussi aux paysans et aux bergers l'approche du moment propice aux semailles et à la moisson ..." (KIepeSta et Rukl, 1968 : 8).
On peut relever certaines caractéristiques intéressantes, par exemple le fait que beaucoup de noms de mois apparaissent par paires, (parfois même par groupe de trois dans le monde touareg), ce qui fait penser à une division de temps différente de l'ordinaire en mois de 30 jours environ.
Entre superstitions, raisons pastorales et religions
Le cycle annuel voit se succéder des saisons, qui rythment la vie pastorale, qui régissent les activités des hommes, qui règlent les déplacements des troupeaux. En dehors du rapport direct entre les ressources en eau, en fourrage et les activités pastorales, qui commande l'utilisation du milieu, il existe des périodes bénéfiques, d'autres défavorables.
Les Ilabakkans (tribu touareg) divisent l'année en six périodes, trois favorables ( Tamert n'alkher ) et trois néfastes ( Tark amert).
Les périodes néfaste :
- La première se situe du début à la fin de la saison de gharat entre l'apparition des pattes postérieures et celle la tête de la chamelle (Grande Ourse), c'est-a-dire du 15 septembre au ler novembre. Au cours de cette période, on ne donne pas de sel aux animaux, on ne les fatigue pas.
- La seconde se place entre le milieu et la fin de la saison froide (tagrëst), entre l'apparition d'Áziz wa yighsäran (Lyre) et celle d'Aziz wa iggadan (Cygne), c'est-à-dire entre le 15 janvier et fin mars.
- La troisième va de la fin de la saison chaude (awelan), au début de celle des pluies (akassa), de l'époque où les Pléiades se couchent au crépuscule à l'ouest, jusqu'à celle où, à l'aube, elles apparaissent à l'orient, c'est-à-dire du 15 mai au 15 juin. I1 ne faut pas alors donner de sel aux animaux.
On retrouve dans tout le monde touareg de telles périodes néfastes : dans l'Ahaggar, Foucauld (1951-52 : I, 487) signale que la saison froide (tagresf) est divisée en deux parties égales : "tagrast (plur. tigarra )...( hiver) les Kel Ahaggar subdivisent l'hiver en deux parties égales, la tagrest settefet, "hiver ayant été noir, hiver noir") et la tagrest mellet, "hiver ayant été blanc, hiver blanc") ; et toujours dans Foucauld (IV : 1914), on trouve êrhed (plur. êrbeden) : période de 40 jours comprise entre le 26 décembre (inclus) et le 3 février (inclus).
> Les gens ne se marient pas durant "le mois noir".
On dit que ce mois est néfaste et peuplé de génies : on en a une crainte superstitieuse. Les hommes ne se rasent pas durant ce mois. On ne pan pas en rezzou pendant le mois de ramadan ainsi que durant le mois de la dîme. On affirme qu'une expédition qui irait en rezzou pendant ces deux mois subirait un grand malheur." (Foucauld et Calassanti-Motylinsk, 1984.290.)
Gast (1958 : 48-49) subdivise l'hiver en deux parties avec également une période dangereuse :
1—L'hiver noir (erhed settefen)
Début de l'hiver qui dure 25 jours. Cette période va du 28 novembre au 22 décembre inclus, pour l'hiver 1965.
Certains expliquent l'expression de "l'hiver noir" par le fait que la végétation se dessèche et noircit comme si elle était brûlée par un feu. Le temps est humide et froid.
2— Les nuits noires
Période de 20 jours durant laquelle la vie des animaux domestiques est menacée, en particulier, celle des chevreaux, chèvres, brebis ; elle va du 23 décembre au 13 janvier. Les nuits noires ont les mêmes caractéristiques que l'hiver noir. Beaucoup ne les différencient pas de l'hiver noir auquel ils donnent alors une durée de 45 jours.
Les Touaregs maliens du haut Gourma central (cercle de Gourma Gharous) connaissent des périodes où les animaux doivent éviter de consommer du sel.
Or, on sait que les animaux sont régulièrement conduits au cours de la traditionnelle "cure salée" dans les régions de terre salée (ahara) aux bienfaits reconnus par tous les Cleveurs (engraissement, effets purgatifs, lactation, etc.).
Ces périodes "sans sel", au nombre de trois, sont bien identifiées (Mohamed
ag Mahmoud, 1980 : 72) :
1- Sutambar, 30 jours en septembre-octobre ;
2- Ehad sattafan (nuit noire) ou erhad (mauvaise nuit), 40 jours de décembre à fin janvier ;
3- ejadal-n-Chat ahad (chute des Pléiades), fin avril à debut juin.
Durant ces périodes, la "cure salée" doit être évitée pour les animaux et la consommation de sel limitée pour les hommes, sinon des accidents se produisent tels qu'oedèmes, "coups de sang" ou amaigrissement progressif conduisant à la mort. On cite dans ce document le cas des Iboghollitan qui avaient négligé cette recommandation durant l'ehad sattafen en 1979 : un tiers de leurs huit cents moutons moururent une semaine après la "cure salée".
Certaines dates sont considérées comme fastes en se référant au calendrier lunaire selon le Père de Foucauld (1951 : I, 256) : "On donne aussi à l'annulaire les noms de wa n asikel "celui du voyage" et de wa n tedwat "celui du mariage", parce qu'on recommande de partir en voyage et de se marier un des jours du mois dont le chiffre correspond à ceux qui tombent sur l'annulaire quand on compte sur les doigts d'une main en commençant par le petit doigt et recommençant toujours par le petit doigt, c'est-à -dire le 2 du mois, ou le 7, le 12, le 17, le 22, le 27.
Ces périodes fastes et néfastes peuvent s'expliquer par des raisons différentes, parfois successivement invoquées, plus souvent associées dans un alliage subtil : raisons astrales, magiques, religieuses ou pastorales. Or, il arrive que ces périodes se réfèrent à des calendriers différents qui invoquent des causes distinctes.
Le "mois noir", cité par tous les auteurs, fait partie du calendrier pastoral qui, inscrit dans notre année solaire, revient toujours à la même période (décembre, janvier).
Par contre, le mois de ramadan et le mois de la dîme, cités comme néfastes pour les expéditions guerrières (Foucauld et Galassanti-Motylinski, 1984 : 290), font référence au calendrier musulman lunaire et par conséquent à des mois mobiles qui se décalent chaque année et peuvent se placer à n'importe quelle saison.
On pourrait donc, pour conclure, trouver des trouver des raisons différentes, qui souvent se conjuguent, pour déterminer ces périodes :
- raisons religieuses, liées au calendrier musulman ;
- raisons magiques : crainte des génies au cours du "mois noir", période de froid, de vent, de maladies qui leur sont liées ; on identifie maléfices et périodes difficiles où hommes et animaux sont plus fragiles et sans défense devant l'attaque des génies ;
- raisons pastorales objectives : le sel doit être donné aux animaux avec
précaution, en tenant compte de leur état, de leur alimentation et, en définitive,
de la qualité du fourrage consommé.
http://books.google.fr/books?id=6f5Eg7gFf3sC&pg=PA190&lpg=PA190&dq=Calendrier+touareg&source=bl&ots=uJWSAF6cof&sig=OHGR3AwWysSl3oH4v82RZOdPayI&hl=fr&sa=X&ei=na93UqTvPLP20gWZrIGwBg&ved=0CFQQ6AEwBQ#v=onepage&q=Calendrier%20touareg&f=false
le temps des Guanches des îles Canaries un manuscrit du xviie siècle de Tomás Marín de Cuba, révèle que des représentations graphico-picturales de ces évènements calendaires avaient été réalisées sur divers supports. Sur cette base, certains spécialistes modernes ont voulu voir dans une série de peintures géométriques retrouvées dans quelques cavernes de la Grande Canarie des descriptions d'évènements astronomiques liés aux cycles annuels. Toutefois, les résultats de ces études sont pour le moment hautement hypothétiques3. De même, un seul nom de mois nous ait parvenu dans la langue maternelle et transmis comme Beñesmet ou Begnesmet4. Ce nom, s'il était composé wen "à" + (e)smet (o (e)zmet? pourrait se trouver dans la liste des mois Berbères du Moyen Age, correspondant au neuvième et dixième mois awzimet(proprement aw "fils de" + zimet "la gazelle"). Mais les données sont trop limitées pour enquêter sur cette hypothèse5.
• Tagrest : hiver.
1. Jember (décembre) : du 14 décembre au 11 janvier ;
2. Yennayer (janvier) : du 12 janvier au 13 février ;
3. Furar (février) : du 14 février au 13 mars.
• Tafsut : printemps.
1. Meγres (mars) : du 14 mars au 13 avril ;
2. Ibrir (avril) : du 14 avril au 13 mai ;
3. Mayyu (mai) : du 14 mai au 13 juin.
• Iwilen/Anebdu : été.
1. Yunyu (juin) : du 14 juin au 13 juillet ;
2. Yulyu : (juillet) : du 14 juillet au 13 août ;
3. γust ou Awussu : (août) : du 14 août au 13 septembre ;
• Amewan/Iweğğiben : automne.
1. ctember (septembre) : du 14 septembre au 13 octobre ;
2. Tuber (octobre) : du 14 octobre au 13 novembre ;
3. Wamber (novembre) : du 14 novembre au 13 décembre.
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